Entrevues

Garrett Jacobs – DJDS

Garrett Jacobs
Intervieweur·euse: Greg Labrosse
Langue de l'entretien: Anglais
Pays de pratique: États Unis
Profession des participant·e·s: Architecte

Garrett Jacobs est architecte et directeur de la recherche et de l'évaluation chez Designing Justice + Designing Spaces (DJDS), une firme d’architecture à but non lucratif basée à Oakland (Californie) dont la mission est de contribuer à mettre fin à l'incarcération de masse et aux inégalités structurelles. Depuis l'obtention de son diplôme de l'école d'architecture, Jacobs s'est concentré sur des projets communautaires, y compris la conception d'espaces pour la justice réparatrice, en relation avec les questions de race, d'accessibilité et les implications des individus et des communautés interagissant avec ces espaces.

Au cours de notre entretien, Jacobs évoque le travail d'évaluation mis en place par DJDS, et les difficultés rencontrées durant la phase de conception de ces processus évaluatifs. Tout d'abord, il explique comment l'organisation a récemment adopté une approche participative, dans laquelle les membres de la communauté font partie de l'évaluation post-construction. Deuxièmement, il explique comment l'obtention d'un soutien financier pour la construction d'espaces de justice réparatrice est l'un des principaux obstacles pour l'organisation. Il montre comment la plupart des bailleurs de fonds allouent des budgets au développement de programmes et ne sont pas intéressés à financer la conception et la construction d'espaces physiques où se déroulent des activités de réparation. 

De plus, Jacobs décrit certaines des stratégies pour un réaliser un espace de réparation réussi, y compris trouver un bon emplacement et assurer une approche collaborative avec les partenaires et les participants. Selon Jacobs, l'emplacement est important en raison des divisions non physiques qu'un espace peut imposer et de la façon dont un site peut être chargé de connotations négatives. Il met l’accent sur la façon dont, dans le système judiciaire actuel, la personne lésée n'est pas représentée par l'espace, alors même qu'elle devrait être au centre du processus. Il explique ensuite pourquoi le processus de conception doit être collaboratif et avoir des organisations communautaires comme partenaires, pour s'assurer que les membres de la communauté se sentent bienvenus. À titre d'illustration, il donne deux exemples de projets collaboratifs, l'un où le partenaire était le bureau d'un procureur du New Jersey, et l'autre où il travaillait avec une école construite récemment en Californie.

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Entrevues

Vanessa Sicotte

est auteure, conférencière, chroniqueuse et podcasteuse dans les domaines de l'architecture et des arts décoratifs. Elle termine sa maîtrise en histoire de l'art à l'Université Concordia, à Montréal, et détient un baccalauréat en commerce avec une majeure en marketing de la John Molson School of Business. Elle a étudié la psychologie industrielle à Los Angeles, en Californie. Sicotte est l'auteure de deux ouvrages publiés sur le design (2015, 2018) aux éditions Cardinal.

Marcela Torres Molano

est candidate colombienne au doctorat au Département d'histoire de l'art de l'Université Concordia. Elle a une formation en design architectural et en activisme communautaire et détient une maîtrise en bâtiment et design urbain de la Bartlett School of Architecture à Londres, en Angleterre. Ses intérêts se concentrent sur l'art socialement engagé, les mouvements sociaux, l'activisme collaboratif dans des scénarios post-conflit, l'art produit collectivement et l'art produit en relation avec le cadre bâti.

Greg Labrosse

est candidat au doctorat en sciences humaines à l'Université Concordia. Ses recherches portent sur l'agentivité spatiale, l'esthétique sociale, les récits des jeunes et les représentations graphiques de la mémoire urbaine. Il a publié sur la relation entre les enfants, le jeu et l'espace public à Carthagène, en Colombie. Il a également travaillé comme éditeur sur des projets littéraires, dont Territorio Fértil, qui a reçu le prix María Nelly Murillo Hinestroza pour la littérature afro-colombienne.

Dr Ipek Türeli

est professeure agrégé et Chaire de recherche du Canada en architectures de justice spatiale (niveau 2) à l'École d'architecture Peter Guo-hua Fu de l'Université McGill, Montréal, Québec, Canada. Ses intérêts de recherche comprennent le logement à loyer modique et le design participatif, la protestation civile et le design urbain, ainsi que les paysages des campus et la race. Ses publications incluent le livre co-édité, Orienting Istanbul (2010) et le livre (auteure unique), Istanbul Open City (2018).

Dr Cynthia Imogen Hammond

est artiste et professeure d'histoire de l'art à l'Université Concordia. Ses travaux portent sur les femmes et l'histoire du cadre bâti, les paysages urbains, la recherche-création et l'histoire orale. Elle a publié sur l'histoire spatiale du mouvement pour le suffrage des femmes, l'art public, les jardins et les politiques du changement urbain. En plus de ses recherches sur les espaces de justice réparatrice et transitionnelle, elle dirige un projet d'histoire orale sur les mémoires urbaines des montréalais et montréalaises.

Luis C. Sotelo Castro

est un ancien titulaire de la Chaire de recherche du Canada en interprétation de l'histoire orale (2016-2021). Il est professeur agrégé au Département de théâtre de l'Université Concordia et codirecteur du Centre d’histoire orale et de récits numérisés (CHORN) de Concordia. Sa subvention de la Fondation canadienne pour l'innovation en infrastructure lui a permis de créer le Laboratoire d'écoute active (ALLab) en 2018. Basé au CHORN, l'ALLab est un centre de recherche-création de premier plan pour le pouvoir transformateur de l'écoute.