Entrevues
Serge Charbonneau
Intervieweur·euse: Vanessa Sicotte
Langue de l'entretien: Français
Pays de pratique: Canada
Profession des participant·e·s: Directeur Equijustice (Québec)
Serge Charbonneau est médiateur pour les services correctionnels du Canada et PDG d'ÉquiJustice, un organisme provincial au Québec qui offre des programmes de justice réparatrice et de médiation citoyenne depuis plus de quarante ans. ÉquiJustice facilite des dossiers juridiques avec des professionnels du droit, des formations et des consultations, des pratiques de justice réparatrice pour adultes et adolescents, ainsi que des “médiations citoyennes” pour des situations telles que des conflits entre membres d'une communauté. Les programmes incluent des événements où les parties sont liées par un crime, ainsi que des pratiques où des personnes partagent un crime similaire mais ne se connaissent pas.
Au cours de notre conversation, Charbonneau nous décrit les espaces de pratiques réparatrices qui cherchent à créer un environnement de neutralité. Il note que la plupart des lieux ressemblent à des bureaux, avec des tons bruns et une décoration artificielle, et que ce n'est que récemment que des conditions particulières ont été repensées, générant des lieux de travail avec des conditions d'éclairage, de son et d'ouverture adéquates. Il explique aussi que selon lui, les conditions spatiales d'une pratique réparatrice n'ont d'importance qu'au début et à la fin des rencontres, en affirmant que les gens se concentrent davantage sur la conversation que sur leur environnement.
Charbonneau explique que la condition la plus importante est la confidentialité totale lors des rencontres. Pour assurer cette confidentialité, il est nécessaire de considérer l'utilisation de matériaux permettant de tels espaces. À cet égard, il nous donne un exemple du bureau de Montréal. Ensuite, il parle des caractéristiques spatiales des rencontres virtuelles, mettant en évidence différentes conditions telles que l’arrière-plan de la vidéoconférence, le son, le ton de la voix et l'importance du contact visuel pour assurer un meilleur rapport entre les participants. Pour conclure, Charbonneau nous dit que le but de la justice réparatrice n'est pas toujours de chercher à guérir les liens entre les deux individus, mais plutôt que les deux parties trouvent une guérison émotionnelle.
est auteure, conférencière, chroniqueuse et podcasteuse dans les domaines de l'architecture et des arts décoratifs. Elle termine sa maîtrise en histoire de l'art à l'Université Concordia, à Montréal, et détient un baccalauréat en commerce avec une majeure en marketing de la John Molson School of Business. Elle a étudié la psychologie industrielle à Los Angeles, en Californie. Sicotte est l'auteure de deux ouvrages publiés sur le design (2015, 2018) aux éditions Cardinal.
est candidate colombienne au doctorat au Département d'histoire de l'art de l'Université Concordia. Elle a une formation en design architectural et en activisme communautaire et détient une maîtrise en bâtiment et design urbain de la Bartlett School of Architecture à Londres, en Angleterre. Ses intérêts se concentrent sur l'art socialement engagé, les mouvements sociaux, l'activisme collaboratif dans des scénarios post-conflit, l'art produit collectivement et l'art produit en relation avec le cadre bâti.
est candidat au doctorat en sciences humaines à l'Université Concordia. Ses recherches portent sur l'agentivité spatiale, l'esthétique sociale, les récits des jeunes et les représentations graphiques de la mémoire urbaine. Il a publié sur la relation entre les enfants, le jeu et l'espace public à Carthagène, en Colombie. Il a également travaillé comme éditeur sur des projets littéraires, dont Territorio Fértil, qui a reçu le prix María Nelly Murillo Hinestroza pour la littérature afro-colombienne.
est professeure agrégé et Chaire de recherche du Canada en architectures de justice spatiale (niveau 2) à l'École d'architecture Peter Guo-hua Fu de l'Université McGill, Montréal, Québec, Canada. Ses intérêts de recherche comprennent le logement à loyer modique et le design participatif, la protestation civile et le design urbain, ainsi que les paysages des campus et la race. Ses publications incluent le livre co-édité, Orienting Istanbul (2010) et le livre (auteure unique), Istanbul Open City (2018).
est artiste et professeure d'histoire de l'art à l'Université Concordia. Ses travaux portent sur les femmes et l'histoire du cadre bâti, les paysages urbains, la recherche-création et l'histoire orale. Elle a publié sur l'histoire spatiale du mouvement pour le suffrage des femmes, l'art public, les jardins et les politiques du changement urbain. En plus de ses recherches sur les espaces de justice réparatrice et transitionnelle, elle dirige un projet d'histoire orale sur les mémoires urbaines des montréalais et montréalaises.
est un ancien titulaire de la Chaire de recherche du Canada en interprétation de l'histoire orale (2016-2021). Il est professeur agrégé au Département de théâtre de l'Université Concordia et codirecteur du Centre d’histoire orale et de récits numérisés (CHORN) de Concordia. Sa subvention de la Fondation canadienne pour l'innovation en infrastructure lui a permis de créer le Laboratoire d'écoute active (ALLab) en 2018. Basé au CHORN, l'ALLab est un centre de recherche-création de premier plan pour le pouvoir transformateur de l'écoute.