Entrevues

Carpini, Julie Ann

Julie Ann Carpini
Intervieweur·euse: Vanessa Sicotte
Langue de l'entretien: Anglais
Pays de pratique: Canada
Profession des participant·e·s: Non précisé. La participante est survivante.

Julie Ann Carpini a participé à trois processus de justice réparatrice en tant que survivante. Ces processus se sont déroulées dans différents espaces au sein d'un établissement pénitentiaire au cours des années 2017 et 2018. Selon Carpini, les espaces à l'intérieur des prisons procurent un sentiment de sécurité aux survivants et un sens de la responsabilité sociale, car ils valident le fait que ceux qui ont commis l'infraction purgent leur peine. De plus, elle nous explique ses préférences pour certaines températures, matériaux et aménagements de l'espace et l’importance de pouvoir explorer les lieux avant toute rencontre avec la personne qui a commis l'infraction.

Au cours de notre conversation, Carpini nous raconte ses trois expériences, soulignant les lieux et les sensations ressenties. Sa première expérience a été une rencontre en face-à-face avec cinq personnes, au cours de laquelle elle a pu observer la manière dont s’est formé le cercle des participants. Elle nous explique à quel point il était important de voir le contrevenant ainsi que la porte de sortie pour se sentir en sécurité. De plus, elle nous décrit les sensations provoquées par la basse température du lieu.

La deuxième rencontre, composée de trois réunions face à face, a eu lieu dans la chapelle de la prison: un endroit plus grand et plus haut qui donnait la sensation d’occuper un espace plus ouvert, permettant ainsi une configuration en cercle avec plus d'écart entre chaque participant. Dans ses propos sur cette rencontre, elle affirme avoir éprouvé la sensation de sortir d'une prison symbolique dans laquelle elle s'était sentie piégée toute sa vie. Par ailleurs, elle nous décrit sa troisième expérience; une pratique de groupe composée de cinq rencontres entre survivants et contrevenants avec, auparavant, une visite des lieux (une salle de classe grande et lumineuse). Cette dernière expérience a été très positive pour elle puisque les survivants ont pu se charger de l'organisation de l'espace, de la préparation des rencontres, ainsi que l'accompagnement fourni lors de chaque rencontre.

Partagez ceci
Tweet ça
Envoyez ceci par e-mail

Entrevues

Vanessa Sicotte

est auteure, conférencière, chroniqueuse et podcasteuse dans les domaines de l'architecture et des arts décoratifs. Elle termine sa maîtrise en histoire de l'art à l'Université Concordia, à Montréal, et détient un baccalauréat en commerce avec une majeure en marketing de la John Molson School of Business. Elle a étudié la psychologie industrielle à Los Angeles, en Californie. Sicotte est l'auteure de deux ouvrages publiés sur le design (2015, 2018) aux éditions Cardinal.

Marcela Torres Molano

est candidate colombienne au doctorat au Département d'histoire de l'art de l'Université Concordia. Elle a une formation en design architectural et en activisme communautaire et détient une maîtrise en bâtiment et design urbain de la Bartlett School of Architecture à Londres, en Angleterre. Ses intérêts se concentrent sur l'art socialement engagé, les mouvements sociaux, l'activisme collaboratif dans des scénarios post-conflit, l'art produit collectivement et l'art produit en relation avec le cadre bâti.

Greg Labrosse

est candidat au doctorat en sciences humaines à l'Université Concordia. Ses recherches portent sur l'agentivité spatiale, l'esthétique sociale, les récits des jeunes et les représentations graphiques de la mémoire urbaine. Il a publié sur la relation entre les enfants, le jeu et l'espace public à Carthagène, en Colombie. Il a également travaillé comme éditeur sur des projets littéraires, dont Territorio Fértil, qui a reçu le prix María Nelly Murillo Hinestroza pour la littérature afro-colombienne.

Dr Ipek Türeli

est professeure agrégé et Chaire de recherche du Canada en architectures de justice spatiale (niveau 2) à l'École d'architecture Peter Guo-hua Fu de l'Université McGill, Montréal, Québec, Canada. Ses intérêts de recherche comprennent le logement à loyer modique et le design participatif, la protestation civile et le design urbain, ainsi que les paysages des campus et la race. Ses publications incluent le livre co-édité, Orienting Istanbul (2010) et le livre (auteure unique), Istanbul Open City (2018).

Dr Cynthia Imogen Hammond

est artiste et professeure d'histoire de l'art à l'Université Concordia. Ses travaux portent sur les femmes et l'histoire du cadre bâti, les paysages urbains, la recherche-création et l'histoire orale. Elle a publié sur l'histoire spatiale du mouvement pour le suffrage des femmes, l'art public, les jardins et les politiques du changement urbain. En plus de ses recherches sur les espaces de justice réparatrice et transitionnelle, elle dirige un projet d'histoire orale sur les mémoires urbaines des montréalais et montréalaises.

Luis C. Sotelo Castro

est un ancien titulaire de la Chaire de recherche du Canada en interprétation de l'histoire orale (2016-2021). Il est professeur agrégé au Département de théâtre de l'Université Concordia et codirecteur du Centre d’histoire orale et de récits numérisés (CHORN) de Concordia. Sa subvention de la Fondation canadienne pour l'innovation en infrastructure lui a permis de créer le Laboratoire d'écoute active (ALLab) en 2018. Basé au CHORN, l'ALLab est un centre de recherche-création de premier plan pour le pouvoir transformateur de l'écoute.