Entrevues
Gilles Gazaille
Intervieweur·euse: Vanessa Sicotte
Langue de l'entretien: Français
Pays de pratique: Canada
Profession des participant·e·s: Non precisée. La personne interrogée participait à un processus de justice réparatrice.
Gilles Gazaille a participé à deux processus de justice réparatrice. Le premier, en 2017, s'est déroulé dans un centre de détention, tandis que le second, en 2019, s'est déroulé dans les locaux du Centre de services pour la justice réparatrice. Au cours de notre conversation, Gazaille raconte ses impressions sur ces deux expériences, y compris les espaces où elles se sont produites et les sensations qu'il a ressenties par rapport à ces espaces. Il explique sa préférence pour une salle neutre, en dehors d'un environnement domestique, sans barrières physiques entre les participants. Il souligne l'importance de l'intimité, ainsi que la possibilité d'aménager la chambre selon les désirs des survivants, pour assurer confort et sentiment de sécurité. Pour Gazaille, un espace approprié est la base d'un processus de réparation réussi.
De plus, il donne des détails sur sa première expérience réparatrice qui inclut la participation de cinq personnes : 2 animateurs, un survivant (lui-même), un contrevenant et un membre de la communauté. Il décrit l'espace comme une pièce assez petite et confortable, semblable à un bureau, mais situé dans une prison. La pièce était située au bout d'un couloir, ce qui lui donnait un sentiment d'intimité. Il y avait une configuration en cercle et la pièce avait une porte avec une petite fenêtre qui ne permettait pas aux participants de voir à l'extérieur.
La deuxième expérience s'est déroulée dans une salle de conférence plus grande, dans un immeuble de bureaux. Selon Gazaille, la salle se sentait moins "secrète" et plus exposée. La pièce avait une table qu'il fallait déplacer pour former le cercle, ce qui lui donnait l'impression d'assister à une conférence plutôt qu'à une pratique de justice réparatrice. Il décrit la pièce comme un endroit bruyant où l'on pouvait entendre le personnel du bureau et les locataires de l'étage supérieur. Il soutient que si bien ce processus de justice réparatrice lui avait été bénéfique, il préférerait le refaire dans une salle de prison plutôt que dans un bureau achalandé.
est auteure, conférencière, chroniqueuse et podcasteuse dans les domaines de l'architecture et des arts décoratifs. Elle termine sa maîtrise en histoire de l'art à l'Université Concordia, à Montréal, et détient un baccalauréat en commerce avec une majeure en marketing de la John Molson School of Business. Elle a étudié la psychologie industrielle à Los Angeles, en Californie. Sicotte est l'auteure de deux ouvrages publiés sur le design (2015, 2018) aux éditions Cardinal.
est candidate colombienne au doctorat au Département d'histoire de l'art de l'Université Concordia. Elle a une formation en design architectural et en activisme communautaire et détient une maîtrise en bâtiment et design urbain de la Bartlett School of Architecture à Londres, en Angleterre. Ses intérêts se concentrent sur l'art socialement engagé, les mouvements sociaux, l'activisme collaboratif dans des scénarios post-conflit, l'art produit collectivement et l'art produit en relation avec le cadre bâti.
est candidat au doctorat en sciences humaines à l'Université Concordia. Ses recherches portent sur l'agentivité spatiale, l'esthétique sociale, les récits des jeunes et les représentations graphiques de la mémoire urbaine. Il a publié sur la relation entre les enfants, le jeu et l'espace public à Carthagène, en Colombie. Il a également travaillé comme éditeur sur des projets littéraires, dont Territorio Fértil, qui a reçu le prix María Nelly Murillo Hinestroza pour la littérature afro-colombienne.
est professeure agrégé et Chaire de recherche du Canada en architectures de justice spatiale (niveau 2) à l'École d'architecture Peter Guo-hua Fu de l'Université McGill, Montréal, Québec, Canada. Ses intérêts de recherche comprennent le logement à loyer modique et le design participatif, la protestation civile et le design urbain, ainsi que les paysages des campus et la race. Ses publications incluent le livre co-édité, Orienting Istanbul (2010) et le livre (auteure unique), Istanbul Open City (2018).
est artiste et professeure d'histoire de l'art à l'Université Concordia. Ses travaux portent sur les femmes et l'histoire du cadre bâti, les paysages urbains, la recherche-création et l'histoire orale. Elle a publié sur l'histoire spatiale du mouvement pour le suffrage des femmes, l'art public, les jardins et les politiques du changement urbain. En plus de ses recherches sur les espaces de justice réparatrice et transitionnelle, elle dirige un projet d'histoire orale sur les mémoires urbaines des montréalais et montréalaises.
est un ancien titulaire de la Chaire de recherche du Canada en interprétation de l'histoire orale (2016-2021). Il est professeur agrégé au Département de théâtre de l'Université Concordia et codirecteur du Centre d’histoire orale et de récits numérisés (CHORN) de Concordia. Sa subvention de la Fondation canadienne pour l'innovation en infrastructure lui a permis de créer le Laboratoire d'écoute active (ALLab) en 2018. Basé au CHORN, l'ALLab est un centre de recherche-création de premier plan pour le pouvoir transformateur de l'écoute.