Entrevues
Delphine Griveaud
Intervieweur·euse: Vanessa Sicotte
Langue de l'entretien: Français
Pays de pratique: France
Profession des participant·e·s: hercheur en justice réparatrice
Delphine Griveaud est doctorante en sciences sociales sous la cotutelle de l'Université Catholique de Louvain et l'Université Paris Nanterre. Ses recherches portent sur l'intégration de la justice restaurative au sein de la justice traditionnelle française. Griveaud a travaillé pour la Commission de vérité chilienne et la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR) à Abidjan, en Côte d'Ivoire. La première expérience lui a permis d'appréhender le pouvoir de la justice transitionnelle et la seconde de comprendre les dynamiques de pouvoir dans les processus impliquant l’intervention d'acteurs étrangers.
Au cours de notre conversation, Griveaud parle de sa participation dans certaines pratiques de justice réparatrice en Europe, dans lesquelles les survivants ne cherchent pas une compensation pour eux-mêmes, sinon aider les contrevenants à comprendre leurs erreurs. Elle décrit deux espaces calmes et bien isolés utilisés pour ces pratiques: Le premier, une pièce sans fenêtres, située dans un sous-sol d'une prison française. Un espace de température élevée, sans lumière naturelle et avec des murs fades qui lui donnaient envie de dormir. Au cours de cette réunion, les participants se sont assis en demi-cercle, avec le facilitateur en avant et les contrevenants et les membres de la communauté répartis dans les sièges disponibles.
La deuxième rencontre s'est produite dans une pièce à l'intérieur d'une prison anglaise, logée dans ce qu'elle décrit comme un bel immeuble ancien. L’espace avait des fenêtres sur deux côtés, qui remplissaient la pièce de lumière naturelle. Selon Griveaud, cette pièce avait une meilleure ambiance en raison de la hauteur du plafond, de la lumière naturelle, ainsi que de l'utilisation de murs standards. Cependant, elle souligne à quel point l'arrivée dans les deux chambres a été un processus bruyant, compliqué et long, nécessitant des contrôles de sécurité. En conclusion, Griveaud décrit son espace idéal de justice réparatrice comme une pièce neutre et ouverte avec des murs éloignés qui assurent l'intimité et la confidentialité, tout en permettant une sensation d'espace.