Entrevues
Delphine Griveaud
Intervieweur·euse: Vanessa Sicotte
Langue de l'entretien: Français
Pays de pratique: France
Profession des participant·e·s: hercheur en justice réparatrice
Delphine Griveaud est doctorante en sciences sociales sous la cotutelle de l'Université Catholique de Louvain et l'Université Paris Nanterre. Ses recherches portent sur l'intégration de la justice restaurative au sein de la justice traditionnelle française. Griveaud a travaillé pour la Commission de vérité chilienne et la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR) à Abidjan, en Côte d'Ivoire. La première expérience lui a permis d'appréhender le pouvoir de la justice transitionnelle et la seconde de comprendre les dynamiques de pouvoir dans les processus impliquant l’intervention d'acteurs étrangers.
Au cours de notre conversation, Griveaud parle de sa participation dans certaines pratiques de justice réparatrice en Europe, dans lesquelles les survivants ne cherchent pas une compensation pour eux-mêmes, sinon aider les contrevenants à comprendre leurs erreurs. Elle décrit deux espaces calmes et bien isolés utilisés pour ces pratiques: Le premier, une pièce sans fenêtres, située dans un sous-sol d'une prison française. Un espace de température élevée, sans lumière naturelle et avec des murs fades qui lui donnaient envie de dormir. Au cours de cette réunion, les participants se sont assis en demi-cercle, avec le facilitateur en avant et les contrevenants et les membres de la communauté répartis dans les sièges disponibles.
La deuxième rencontre s'est produite dans une pièce à l'intérieur d'une prison anglaise, logée dans ce qu'elle décrit comme un bel immeuble ancien. L’espace avait des fenêtres sur deux côtés, qui remplissaient la pièce de lumière naturelle. Selon Griveaud, cette pièce avait une meilleure ambiance en raison de la hauteur du plafond, de la lumière naturelle, ainsi que de l'utilisation de murs standards. Cependant, elle souligne à quel point l'arrivée dans les deux chambres a été un processus bruyant, compliqué et long, nécessitant des contrôles de sécurité. En conclusion, Griveaud décrit son espace idéal de justice réparatrice comme une pièce neutre et ouverte avec des murs éloignés qui assurent l'intimité et la confidentialité, tout en permettant une sensation d'espace.
est auteure, conférencière, chroniqueuse et podcasteuse dans les domaines de l'architecture et des arts décoratifs. Elle termine sa maîtrise en histoire de l'art à l'Université Concordia, à Montréal, et détient un baccalauréat en commerce avec une majeure en marketing de la John Molson School of Business. Elle a étudié la psychologie industrielle à Los Angeles, en Californie. Sicotte est l'auteure de deux ouvrages publiés sur le design (2015, 2018) aux éditions Cardinal.
est candidate colombienne au doctorat au Département d'histoire de l'art de l'Université Concordia. Elle a une formation en design architectural et en activisme communautaire et détient une maîtrise en bâtiment et design urbain de la Bartlett School of Architecture à Londres, en Angleterre. Ses intérêts se concentrent sur l'art socialement engagé, les mouvements sociaux, l'activisme collaboratif dans des scénarios post-conflit, l'art produit collectivement et l'art produit en relation avec le cadre bâti.
est candidat au doctorat en sciences humaines à l'Université Concordia. Ses recherches portent sur l'agentivité spatiale, l'esthétique sociale, les récits des jeunes et les représentations graphiques de la mémoire urbaine. Il a publié sur la relation entre les enfants, le jeu et l'espace public à Carthagène, en Colombie. Il a également travaillé comme éditeur sur des projets littéraires, dont Territorio Fértil, qui a reçu le prix María Nelly Murillo Hinestroza pour la littérature afro-colombienne.
est professeure agrégé et Chaire de recherche du Canada en architectures de justice spatiale (niveau 2) à l'École d'architecture Peter Guo-hua Fu de l'Université McGill, Montréal, Québec, Canada. Ses intérêts de recherche comprennent le logement à loyer modique et le design participatif, la protestation civile et le design urbain, ainsi que les paysages des campus et la race. Ses publications incluent le livre co-édité, Orienting Istanbul (2010) et le livre (auteure unique), Istanbul Open City (2018).
est artiste et professeure d'histoire de l'art à l'Université Concordia. Ses travaux portent sur les femmes et l'histoire du cadre bâti, les paysages urbains, la recherche-création et l'histoire orale. Elle a publié sur l'histoire spatiale du mouvement pour le suffrage des femmes, l'art public, les jardins et les politiques du changement urbain. En plus de ses recherches sur les espaces de justice réparatrice et transitionnelle, elle dirige un projet d'histoire orale sur les mémoires urbaines des montréalais et montréalaises.
est un ancien titulaire de la Chaire de recherche du Canada en interprétation de l'histoire orale (2016-2021). Il est professeur agrégé au Département de théâtre de l'Université Concordia et codirecteur du Centre d’histoire orale et de récits numérisés (CHORN) de Concordia. Sa subvention de la Fondation canadienne pour l'innovation en infrastructure lui a permis de créer le Laboratoire d'écoute active (ALLab) en 2018. Basé au CHORN, l'ALLab est un centre de recherche-création de premier plan pour le pouvoir transformateur de l'écoute.