Entrevues
Sharon Perrault
Intervieweur·euse: Vanessa Sicotte
Langue de l'entretien: Anglais
Pays de pratique: Canada
Profession des participant·e·s: Praticienne en justice réparatrice à John Howard Society
Sharon Perrault travaille dans le domaine de la justice réparatrice depuis 1987. Elle est l'actuelle gestionnaire des programmes de la Société John Howard, une organisation qui travaille avec des personnes en conflit avec la loi canadienne. Selon Perrault, la justice réparatrice signifie réparer et redonner, reconnaître le mal et honorer la victime/survivante. Au cours de notre conversation, elle parle de son expérience en tant que membre de la Commission des libérations conditionnelles, de son travail avec la Société John Howard, ainsi que des espaces qu'ils utilisent pour leurs pratiques.
Tout d'abord, Perrault précise qu'au cours des dernières années, la Société n'a pas réalisé des rencontres entre survivants et agresseurs parce qu'elle s'est concentrée sur des programmes permettant aux contrevenants d’examiner leur propre victimisation. Elle explique que plus de 85 % des contrevenants sont des hommes autochtones qui ont survécu aux pensionnats, aux familles d'accueil ou à la violence physique et sexuelle. Elle parle ensuite du programme "stay-in", qui offre des logements de transition où les participants peuvent rester pendant de longues périodes.
Par ailleurs, Perrault parle des espaces où se déroulent les pratiques réparatrices. Elle explique l'importance de la disposition en cercle sans obstacles au milieu, l'utilisation de pierres et de médecines autochtones comme des pièces centrales, et la décoration des murs avec des symboles autochtones et une couverture en étoile qui représente une reconnaissance culturelle de leur identité. Selon Perrault, les espaces de rencontres réparatrices devraient idéalement disposer de terrains extérieurs en lien direct avec la nature, même s'ils sont situés en milieu urbain. Elle explique que l'espace idéal devrait être facilement accessible par les transports en commun, devrait avoir une hutte de sudation, un endroit pour un barbecue, des tables de pique-nique et un espace extérieur neutre où les résidents et les médiateurs pourraient se rencontrer de manière informelle. Enfin, elle parle de l'importance du partage alimentaire comme action qui favorise un environnement accueillant et nourrissant qui brise les barrières entre les participants.
est auteure, conférencière, chroniqueuse et podcasteuse dans les domaines de l'architecture et des arts décoratifs. Elle termine sa maîtrise en histoire de l'art à l'Université Concordia, à Montréal, et détient un baccalauréat en commerce avec une majeure en marketing de la John Molson School of Business. Elle a étudié la psychologie industrielle à Los Angeles, en Californie. Sicotte est l'auteure de deux ouvrages publiés sur le design (2015, 2018) aux éditions Cardinal.
est candidate colombienne au doctorat au Département d'histoire de l'art de l'Université Concordia. Elle a une formation en design architectural et en activisme communautaire et détient une maîtrise en bâtiment et design urbain de la Bartlett School of Architecture à Londres, en Angleterre. Ses intérêts se concentrent sur l'art socialement engagé, les mouvements sociaux, l'activisme collaboratif dans des scénarios post-conflit, l'art produit collectivement et l'art produit en relation avec le cadre bâti.
est candidat au doctorat en sciences humaines à l'Université Concordia. Ses recherches portent sur l'agentivité spatiale, l'esthétique sociale, les récits des jeunes et les représentations graphiques de la mémoire urbaine. Il a publié sur la relation entre les enfants, le jeu et l'espace public à Carthagène, en Colombie. Il a également travaillé comme éditeur sur des projets littéraires, dont Territorio Fértil, qui a reçu le prix María Nelly Murillo Hinestroza pour la littérature afro-colombienne.
est professeure agrégé et Chaire de recherche du Canada en architectures de justice spatiale (niveau 2) à l'École d'architecture Peter Guo-hua Fu de l'Université McGill, Montréal, Québec, Canada. Ses intérêts de recherche comprennent le logement à loyer modique et le design participatif, la protestation civile et le design urbain, ainsi que les paysages des campus et la race. Ses publications incluent le livre co-édité, Orienting Istanbul (2010) et le livre (auteure unique), Istanbul Open City (2018).
est artiste et professeure d'histoire de l'art à l'Université Concordia. Ses travaux portent sur les femmes et l'histoire du cadre bâti, les paysages urbains, la recherche-création et l'histoire orale. Elle a publié sur l'histoire spatiale du mouvement pour le suffrage des femmes, l'art public, les jardins et les politiques du changement urbain. En plus de ses recherches sur les espaces de justice réparatrice et transitionnelle, elle dirige un projet d'histoire orale sur les mémoires urbaines des montréalais et montréalaises.
est un ancien titulaire de la Chaire de recherche du Canada en interprétation de l'histoire orale (2016-2021). Il est professeur agrégé au Département de théâtre de l'Université Concordia et codirecteur du Centre d’histoire orale et de récits numérisés (CHORN) de Concordia. Sa subvention de la Fondation canadienne pour l'innovation en infrastructure lui a permis de créer le Laboratoire d'écoute active (ALLab) en 2018. Basé au CHORN, l'ALLab est un centre de recherche-création de premier plan pour le pouvoir transformateur de l'écoute.