Entrevues
Bibiana Ximena Sarmiento Álvarez
Intervieweur·euse: Marcela Torres Molano
Langue de l'entretien: Espagnol
Pays de pratique: Colombie
Profession des participant·e·s: professeure de droit à l'université Externado de Colombie
Bibiana Sarmiento est une avocate colombienne et professeure à l'Universidad Externado à Bogotá, intéressée par des questions sur le déplacement forcé, l'accès à la justice dans le contexte du conflit colombien et les processus de justice réparatrice post-conflit. Son travail d'investigation utilise une approche participative avec les populations déplacées à la recherche de leur propre conception de la justice, qui préfèrent généralement une approche réparatrice par des actions qui garantissent les droits sociaux, économiques et culturels, contrairement à la privation de liberté, commune à la justice traditionnelle.
Au cours de notre conversation, Sarmiento nous décrit deux projets qui utilisent des espaces institutionnels à des fins de justice réparatrice. Le premier était un lieu de résidence près de la ville de Bogotá, qui, bien qu'il servait de maison de transit pour la population déplacée, manquait un "esprit familial", étant un site générique avec des conditions spatiales peu favorables. De plus, la maison était située dans une zone socialement défavorisée et difficile d’accès.
À propos du deuxième projet, La Casita, situé dans le centre de Bogotá, Sarmiento nous raconte que, bien qu'étant un espace accueillant, conçu dans un but de justice réparatrice, l’initiative ne parvient pas à briser la hiérarchie entre institution et usagers. Selon Sarmiento, du fait que les architectes sont généralement éloignés des processus de justice alternative, les participants n'ont pas la possibilité d'avoir un sentiment d'appartenance au sein des espaces. À ce titre, Sarmiento considère que les participants aux programmes de justice réparatrice et transitionnelle doivent jouer un rôle actif dans toutes les étapes du processus pour pouvoir concevoir, modifier et être représentés par les espaces. Pour conclure, elle plaide pour une collaboration entre professionnels du patrimoine culturel, de l'architecture, du travail social, et des usagers, pour œuvrer à la conception d'espaces adéquats, flexibles, ouverts à la transformation permanente et favorisant la réconciliation.
est auteure, conférencière, chroniqueuse et podcasteuse dans les domaines de l'architecture et des arts décoratifs. Elle termine sa maîtrise en histoire de l'art à l'Université Concordia, à Montréal, et détient un baccalauréat en commerce avec une majeure en marketing de la John Molson School of Business. Elle a étudié la psychologie industrielle à Los Angeles, en Californie. Sicotte est l'auteure de deux ouvrages publiés sur le design (2015, 2018) aux éditions Cardinal.
est candidate colombienne au doctorat au Département d'histoire de l'art de l'Université Concordia. Elle a une formation en design architectural et en activisme communautaire et détient une maîtrise en bâtiment et design urbain de la Bartlett School of Architecture à Londres, en Angleterre. Ses intérêts se concentrent sur l'art socialement engagé, les mouvements sociaux, l'activisme collaboratif dans des scénarios post-conflit, l'art produit collectivement et l'art produit en relation avec le cadre bâti.
est candidat au doctorat en sciences humaines à l'Université Concordia. Ses recherches portent sur l'agentivité spatiale, l'esthétique sociale, les récits des jeunes et les représentations graphiques de la mémoire urbaine. Il a publié sur la relation entre les enfants, le jeu et l'espace public à Carthagène, en Colombie. Il a également travaillé comme éditeur sur des projets littéraires, dont Territorio Fértil, qui a reçu le prix María Nelly Murillo Hinestroza pour la littérature afro-colombienne.
est professeure agrégé et Chaire de recherche du Canada en architectures de justice spatiale (niveau 2) à l'École d'architecture Peter Guo-hua Fu de l'Université McGill, Montréal, Québec, Canada. Ses intérêts de recherche comprennent le logement à loyer modique et le design participatif, la protestation civile et le design urbain, ainsi que les paysages des campus et la race. Ses publications incluent le livre co-édité, Orienting Istanbul (2010) et le livre (auteure unique), Istanbul Open City (2018).
est artiste et professeure d'histoire de l'art à l'Université Concordia. Ses travaux portent sur les femmes et l'histoire du cadre bâti, les paysages urbains, la recherche-création et l'histoire orale. Elle a publié sur l'histoire spatiale du mouvement pour le suffrage des femmes, l'art public, les jardins et les politiques du changement urbain. En plus de ses recherches sur les espaces de justice réparatrice et transitionnelle, elle dirige un projet d'histoire orale sur les mémoires urbaines des montréalais et montréalaises.
est un ancien titulaire de la Chaire de recherche du Canada en interprétation de l'histoire orale (2016-2021). Il est professeur agrégé au Département de théâtre de l'Université Concordia et codirecteur du Centre d’histoire orale et de récits numérisés (CHORN) de Concordia. Sa subvention de la Fondation canadienne pour l'innovation en infrastructure lui a permis de créer le Laboratoire d'écoute active (ALLab) en 2018. Basé au CHORN, l'ALLab est un centre de recherche-création de premier plan pour le pouvoir transformateur de l'écoute.